Réforme du CUT : les points de vue des experts
Sylvester Moh Tangongho (Directeur du trésor et de la coopération financière et monétaire) : le CUT est là depuis septembre 2007. Mais nous avons constaté qu’il y a quelques insuffisances. Il est donc question de passer à un CUT avec une nouvelle contexture qui va permettre une gestion optimale de la trésorerie de l’Etat. Il est question de mettre tout l’argent que les administrations publiques et les collectivités territoriales décentralisées ont déposé dans les banques commerciales dans le Cut. Lequel sera logé à la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique Centrale), comme prévu par les directives de la CEMAC et le régime financier de l’Etat, voté et promulgué en 2018. Et je voudrais préciser, à l’endroit de ceux qui ont des appréhensions au sujet de l’implémentation effective de cette réforme, que nous avons l’intention de la mettre en place avec célérité.
Achille Norbert Basahag (Directeur de la comptabilité publique) : L’éparpillement des fonds de l’Etat, aussi bien au niveau de la banque centrale qu’au niveau des banques commerciales, ne permet pas au gestionnaire des liquidités publiques d’avoir une vision globale de l’ensemble des disponibilités pour pouvoir prendre des décisions opportunes. D’abord en termes de règlement de divers engagements de l’Etat, mais bien plus, en termes d’opportunités quant à l’endettement. Quand on n’a pas la centralisation de toute la liquidité publique dans un compte à un moment donné, on peut s’endetter alors que si on avait ces fonds, on aurait pu éviter l’endettement, dont les charges liées à l’endettement. Cette réforme est une obligation communautaire. Les Chefs d’Etats de la CEMAC, dans le cadre des directives harmonisées de la gestion des finances publiques, ont consacré le principe du CUT qui devra s’imposer à tous les Etats dans la sous-région.
