Situation locale préoccupante pour les travailleurs informels et transferts d’argent difficiles de la diaspora

S'il est difficile d'évaluer aujourd'hui avec précision l'impact économique de la pandémie de Covid-19 (le gouvernement et les regroupement patronaux y travaillent), on sait d'ores et déjà que les mesures actuellement mises en œuvre dans un grand nombre de pays pour limiter, puis briser les chaînes de transmission de la maladie (distanciation sociale, fermeture des marchés, confinement, interdiction des rassemblements, etc.) ont des incidences profondes sur les marchés du travail et, à travers elles, sur les conditions de vie des ménages. Si les travailleurs des pays développés peuvent en partie compter sur les mécanismes conventionnels de protection sociale et sur certains dispositifs de stabilisation des revenus, la situation est en revanche beaucoup plus préoccupante pour ceux des pays en développement, dont une grande majorité exerce leur activité dans le secteur informel. Qu'ils soient vendeurs de rue, manutentionnaires ou petits artisans, les mesures de confinement, de couvre-feu ou de fermeture des marchés signifient pour eux la mise à l'arrêt de leur activité. Ils se voient alors dans l'impossibilité d'assurer leur subsistance au quotidien, dans des contextes où il n'existe bien souvent ni retraite, ni assurance-chômage, ni assurance-maladie. Dans le cas des capitales d'Afrique subsaharienne, par exemple, où pas mois de 75% des emplois relèvent du secteur informel, les mesures de confinement font craindre une forte progression de la pauvreté et des inégalités et, avec elle, une montée des tensions. La situation est d'autant plus alarmante que la baisse des revenus issus des activités locales risque de s'accompagner d'un tarissement d'une autre source de revenus souvent importante pour les ménages : l'argent de la diaspora.