AMUD

La gouvernance pour installer une Approche de Modélisation Urbaine Durable (AMUD) reste à inventer. Dans cette perspective, les laboratoires et centres de recherche ont rappelé leur rôle pivot pour le développement durable des villes et des territoires.
Approche Urbistique
L’ « Urbistique » (Urbis (ville) + informatique) développée par Matas et Revaz au Centre de Compétence en urbistique (CREM) à Martigny en Suisse, se veut l’approche système des réseaux urbains dans le sens de la coordination des sous-systèmes par la maîtrise de l’information. La ville est vue comme une entité qui fonctionne avec de la mobilité, du conditionnement de locaux, des équipements, de l’habitat, des activités, de l’emploi, etc. Ce noyau étant traversé par un flux horizontal avec en entrée, l’importation des ressources en eau, énergie, et matières, et avec en sortie, des pollutions urbaines (ordures, déchets, eaux usées, etc.) et un flux vertical d’échange de ressources humaines et d’informations que de biens et services. Le système des flux croisés mis en œuvre identifie plusieurs domaines d’actions pour un développement durable des villes : planification des infrastructures, diversification des approvisionnements, valorisation des ressources endogènes, conservation des ressources, gestion, dialogue, incitation, optimisation, etc.).
Approche NEMT
Le NEMT (Nouvel Environnement Municipal de travail) est l’application de l’approche « Urbistique » dans le domaine de l’aide à la décision au Canada. L’équipe du professeur Leclerc (2001) a développé à cet effet le système intégré de gestion des infrastructures urbaines (SIGIU) ouvert aux logiciels SIG spécialisés à la gestion des données spatio-temporelles. Pour les collectivités territoriales décentralisées (CTD), les défis en matière de gestion des infrastructures concernent : la restauration de la qualité de l’environnement urbain, la gestion de systèmes et la réhabilitation des infrastructures existantes. Pour ces trois pôles de préoccupation, SIGUI propose deux grands modules :
SIDEX (système intégré d’exploitation), module technique qui exploite les fonctions génériques liées à une infrastructure de données (planification, dimensionnement, gestion, maintenance, réhabilitation, etc.) et définit quoi faire, comment et de quelles façons ;
SIDEC (système intégré de gestion coordonné) d’implication, de coordination qui dit quand le faire et avec quelle ressources spécifique.
A côté de ces deux modules, les interfaces génériques SYDEX et SYGEC assurent l’interaction avec les utilisateurs.
Approche entrepôt de données
Au sein de l’ex-LAU dirigé par le Professeur Chrispin Pettang (2001), la ville était formalisée comme une juxtaposition d’entités urbaines appelées tissus urbains (quartiers). Ces quartiers sont caractérisés par un certain nombre de paramètres (site, foncier, habitat, voirie, réseau, infrastructure, équipement, etc.). L’évaluation des paramètres est faite à partir d’un certain nombre d’informations identifiées à partir des critères. Par exemple pour le site, les critères d’évaluation sont : accessibilité, morphologie, géomorphologie, et pour le foncier, les critères sont : taille des parcelles, statut du foncier, pourcentage des titres fonciers, modes d’acquisition des parcelles. La perspective de recherche portait sur le développement d’une approche « systémique » permettant de prendre en charge la gestion urbaine dans sa globalité. La solution préconisée était la modélisation et le développement d’un entrepôt de données urbaines. Les travaux de thèse d’Adolphe Ayissi Eteme (2002 – 2007) ont mis en œuvre cette perspective de recherche. Ils ont étudié et implémenté des mécanismes d’intégration et d’interopérabilité des systèmes d’information pour la capitalisation des connaissances sur le milieu urbain dans une plateforme fédératrice des données.