Le marché des excitants sexuels est florissant à Yaoundé
Une enquête réalisée par Mutations montre que les produits aphrodisiaques sont de plus en plus proposés dans les rues et marchés de Yaoundé et consommés par tous ceux qui veulent booster le désir sexuel et/ou libido ou stimuler l’appétit sexuel. Selon le sociologue Claude ABBE, « cette consommation excessive émane du fait que le sexe est désormais banalisé ». « Il y a deux à trois ans, ce marché ne passait pas. Nos clients se comptaient au bout des doigts. Actuellement, les choses se passent plutôt bien pour nous », témoigne M. ABDELAZIZ, un vendeur au « secteur zizi fort » non loin de la Poste centrale de Yaoundé. Les consommateurs de ces produits auraient un âge compris entre 16 et 45 ans. « Parfois aussi, nous avons des enfants de près de 10 ans qui viennent chercher nos poudres et écorces. Nous ignorons s’ils le font pour leurs aînés, mais nous les comptons aussi parmi nos clients », poursuit-il. « Dieu a voulu que l’homme et la femme se mettent ensemble pour parfaire sa création. Aujourd’hui (…) on est totalement dans une perversité (…) des prouesses sexuelles ou objectif de performance, les grands défis, l’élan de multiplier les partenaires », relève un homme d’Eglise. Fort de ces constats, « il est impératif pour les Pouvoirs Publics de remettre l’accent sur l’éducation ; car à cette allure, on va s’enfoncer de plus belle », suggère-t-il. Pour la jeunesse scolaire, il faudrait inscrire suffisamment de cours et/ou des séances d'éducation à la sexualité à l'école et dès la classe de sixième. En effet, selon les spécialistes, sans éducation à la sexualité, le seul moyen pour les collégiens et les lycéens de se faire une idée de ce qu’est un rapport sexuel, ce sont les images ou les vidéos pornographiques.
